Les hauts et les bas d’une possessive - nous avons tous une petite Claudia en nous
Article publié le 6 décembre 2008 à 23:04 par Panique
Mes lectrices féminines auront compris qu’il est ici question d’Occupation Double, ou plus particulièrement d’une participante nommée Claudia. Messieurs, je vous en pris, résistez à l’envie de fuir ce texte en début de lecture, je suis persuadée que vous y trouverez quelque chose à vous mettre sous la dent.
Le préambule
Vous ne partez pas tous égaux face à ce texte, alors je vais mettre les néophytes au parfum. Claudia est une jolie femme passionnée, énergique mais d’estime discutable. C’est aussi une femme vraie et authentique. Ces qualités vous semblent harmonieuses ? Sachez pourtant qu’elles entraînent plusieurs projets de relation à leur perte.
Là où le bas blesse
Une femme intègre et authentique incapable de jouer le jeu de la séduction, ça donne souvent des situations chaotiques où le chat veut chasser la souris et la souris oublie de courir. « Bien je suis ici, immobile, prends-moi ! Pourquoi est-ce que je me mettrais à courir ?» Or, en relation comme ailleurs, à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Montrer à un homme qui n’a pas encore de sentiments pour nous qu’on est amoureuse de lui et qu’on est jalouse des femmes qui gravitent autour de lui, c’est s’assurer de baisser dans son intérêt. Dans les débuts d’une relation, on doit conquérir l’autre, ce qui implique les jeux de la séduction, desquels découle l’idée de paraître sous son meilleur jour. Mais être une Claudia, c’est être 100% franchise. « Pourquoi je me priverais de lui dire que je l’aime si je l’aime ?» « Pourquoi je ne lui dirais pas que je suis jalouse des autres filles alors que c’est vrai et que ça me brûle en dedans ?» L’authenticité n’a jamais été la qualité la plus sexy en début de flirt car elle abolit les concepts de drague, de flirt, de rêve, de magie et de mystère. Si vous êtes jalouse ou possessive – défauts qui n’en sont pas nécessairement, c’est une question de dosage – de grâce, ne vous en vantez pas dans les premiers instants qui pourraient s’avérer être les seuls si vous ne suivez pas le conseil !
Là où le bas NOUS blesse
Ce qui est fascinant, c’est que bien des femmes trouvent merveilleux ce genre de comportement. Sur des forums de discussion, on peut lire «Enfin une fille vraie, franche, authentique. Bravo !», des encouragements pour la personne, ses valeurs et son comportement. Moi j’ai envie d’ajouter «C’est contre-productif, mais c’est touchant à voir !» Reste que bien des femmes, et je m’inclus au groupe, se reconnaissent dans Claudia à l’occasion. « Je le vis, je le ressens, alors pourquoi est-ce que je ne l’exprimerais pas ?» On sait que c’est trop tôt, on sait qu’il ne faut pas, que ce n’est pas une bonne idée, mais ça existe en nous et ça nous gruge de l’intérieur tellement ça veut sortir. Nous avons toutes déjà eu l’air désespérées au moins une fois dans nos vies, incapable de décrocher d’un homme qu’on avait dans la peau, en placardant notre amour contre sa froideur, décidée à le faire fondre. «Pourquoi taire des sentiments qui demandent à s’exprimer ? Moi je l’aime, s’il ne m’aime pas, c’est son problème !» Ça nous semble logique un temps, jusqu’à temps que l’orgueil en souffre et qu’on le traite de sale con en déchirant son numéro de téléphone. «Il ne sait pas ce qu’il manque !» de dire la fille. « Ouff, j’y ai échappé belle ! Je me suis presque retrouvé avec une freak-possessive-jalouse !» de penser le garçon. Je suis navrée pour Claudia qui a vécu cette situation à la télévision.
C’est un dur apprentissage. Parfois, l’orgueil et le respect de soi se conjuguent dans le reniement de l’authenticité. « Je ne t’aime plus» apprend-on à mentir à celui qui ne nous mérite plus. Il est parfois impératif, Claudia, de troquer sa franchise pour se sauver l’amour-propre.
Source:
http://dimanchematin.com/2008/12/06/les-hauts-et-les-bas-une-possessive-nous-avons-tous-une-petite-claudia-en-nous/