Dans une lettre aux lecteurs du
Journal de Montréal , publiée lundi, le président et chef de la direction de Quebecor Média, Pierre-Karl Péladeau, justifie le lock-out décrété par la direction. Il invoque la crise mondiale que traverse la presse écrite et juge que le journal doit s'adapter aux nouvelles technologies.
M. Péladeau, qui dit s'exprimer non seulement à titre de président, mais aussi à titre personnel, dit que la direction a tenté à plusieurs reprises au cours du processus de renouvellement de la convention collective de convaincre le syndicat des « profondes mutations qui affectent la presse écrite ». Il fait référence aux nouvelles technologies qui ont changé les habitudes médiatiques du public. M. Péladeau évoque notamment les difficultés connues par certains grands quotidiens américains, puis celles de Canwest et de TQS au Canada.
Enfin, Pierre-Karl Péladeau explique que les propositions de la direction font en sorte que les employés du
Journal de Montréal demeureraient les mieux payés de l'industrie.
[...] J'ai entendu dire à quelques reprises que, face à la situation à laquelle le
Journal est confronté aujourd'hui, mon père aurait agi différemment. Pour ma part, pour avoir travaillé des années durant à ses côtés, je suis profondément convaincu qu'il n'aurait certainement pas choisi de relever les défis de demain avec les outils d'hier.
— Pierre-Karl Péladeau
Le président du Syndicat des travailleurs de l'information du
Journal de Montréal, Raynald Leblanc, rejette les arguments de M. Péladeau. Il affirme que les employés ont toujours été prêts à négocier un passage aux multiples plateformes. « On a toujours dit qu'on voulait négocier un site Internet ou le virage technologique. Ça fait huit ans qu'on demande un site Internet, et c'est la première fois qu'on ouvre la porte, alors je ne vois pas comment on peut nous accuser de ne pas vouloir penser à l'avenir ».
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Le Journal de Montréal |
Mandat de grève en vueDe leur côté, les 250 employés du
Journal de Montréal mis en lock-out se réunissent ce midi en assemblée générale. Ils devraient donner un mandat de grève à leur syndicat, pour éviter d'être forcés par la direction de retourner au travail sans contrat. Aucune date n'est prévue pour une reprise des négociations pour l'instant.
Par ailleurs, un autre chroniqueur interrompt sa collaboration au
Journal. À l'instar de Jacques Demers et Martin Brodeur, l'environnementaliste Daniel Green a confirmé au quotidien
La Presse qu'il n'enverrai plus de chroniques au
Journal de Montréal tant que le conflit de travail se poursuivra.
Rappelons que la direction du
Journal a décrété un lock-out contre les 250 employés du quotidien de Quebecor dans la nuit de vendredi à samedi. La durée de la semaine de travail et les réductions de salaire sont au nombre des principaux points en litige.
http://www.radio-canada.ca/regions/Montreal/2009/01/26/002-jounral-montreal-lundi_n.shtml