POUR L'AMOUR DE DIEU
Émoi à fleur de peau
Denise Martel
02-09-2011 | 04h15
Dotée de talents multiples – elle a entre autres écrit le livret de la comédie musicale Les filles de Caleb, Micheline Lanctôt n’a pas fini d’étonner. Après avoir réalisé des drames sombres, son dernier film, Pour l’amour de Dieu, livre un émoi à fleur de peau.
Pour en saisir toutes les nuances, il faut remonter en 1959, alors que le Québec nage dans ce que les historiens ont baptisé la Grande Noirceur, alors que Duplessis et l’Église se partagent le pouvoir. Solitaire et renfermée, Léonie (Ariane Legault) passe la majeure partie de son temps à l’école avec sœur Cécile (Madeleine Péloquin), sa titulaire de 7e année.
Quand le jeune père Malachy (Victor Andrés Trelles Turgeon) fait une visite dans sa classe, Leonie vit son premier coup de foudre, mais réalise bientôt qu’elle n’est pas la seule.
Sœur Cécile et le père Malachy semblent très attirés l’un par l’autre. Tous les deux au début de leur vie religieuse, ils sont «insécures» et nagent en plein doute. Leur attirance est telle qu’on commence à jaser autour d’eux.
Avec ce scénario original inspiré d’un souvenir intime grandement alimenté par la fiction, Lanctôt nous plonge dans l’obscurantisme de l’époque dont plusieurs ont entendu parler sans toutefois l’avoir vécu.
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La réalisatrice a très bien réussi à rendre l’ambiance de cette période heureusement révolue. Il n’y a pas de longueur, mais beaucoup d’émotion et de troubles bien sentis. Son meilleur film depuis longtemps et sans conteste, son plus harmonieux.